De la chute du rideau de fer au « printemps arabe » : réflexion sur la théorie des dominos

26 juillet 2011
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Il n’est pas grotesque d’esquisser une comparaison entre les processus de désatellisation de l’Europe de l’Est en 1989 et du « Printemps arabe » de 2011. Dans les deux cas, il s’agit d’événements inattendus qui (malgré des signes annonciateurs) ont surpris la majorité des opinions mondiales. Dans les deux cas, la jeunesse a joué un rôle essentiel; dans les deux cas, l’objectif est double : à la fois, l’amélioration du niveau de vie et l’instauration de la démocratie. Dans les deux cas, les mutations s’opèrent par contagion, à partir de pays initiateurs (Pologne et Hongrie, dans un cas; Tunisie et Egypte dans l’autre). Dans les deux cas, les mutations, si elles interfèrent entre elles, revêtent néanmoins des formes différentes : tantôt violentes – ou peu violentes – et rapides (Pologne, Hongrie; Tunisie, Egypte); tantôt, violentes, les régimes en place refusant de quitter le pouvoir (Roumanie; Libye et Syrie). Enfin, dans les deux cas, les mutations ont des répercussions majeures : éclatement de certains pays (Yougoslavie; peut-être Libye), bouleversements dans les rapports internationaux, exemplarité dans d’autres régions du monde.

Jean-François Soulet

(juillet 2011)

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