DU NOUVEAU SUR L’HISTOIRE IMMÉDIATE DE LA BULGARIE

16 avril 2012
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La Bulgarie appartient à la « terra incognita » des Français. Si certains ont passé quelques jours dans les « usines à bronzer » que, depuis des décennies, la Bulgarie propose aux touristes sur les bords de la Mer Noire, la plupart ignorent tout de ce pays. Le plus grave est que la communauté scientifique française ne s’y intéresse pas davantage. L’histoire, en général, et l’histoire immédiate, en particulier, est très négligée. C’est pourquoi, il paraît utile de signaler quelques travaux édités, plus ou moins récemment, en français.

Dès 2001, a paru dans une collection que nous co-dirigeons avec Jean-Paul Courbon aux Editions L’Harmattan (Le Monde en transition), une synthèse de deux professeures de l’Université de Sofia, Evguenia Kalinova et Iskra Baeva : La Bulgarie contemporaine entre l’Est et l’Ouest. Ce volume n’a pas eu l’audience méritée. Premier livre à paraître en français sur la période communiste en Bulgarie, il expose, en effet, avec clarté et distance, les traits particuliers du système bulgare de 1944 à 1989, et les circonstances de sa désagrégation.

Dans quelques semaines, paraîtra en auto-édition, une somme intitulée Histoires Bulgares de Ghislain Garlatti. Celle-ci comprend trois contributions : Révolution et Contre-Révolution (bref rappel de l’histoire de la Bulgarie communiste et post-communiste) ; une analyse des représentations du dictateur Todor Jivkov dans son pays ; et un essai sur les manuels d’histoire bulgare depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Cette trilogie, qui utilise efficacement les techniques de la linguistique, de la sémiologie et de l’informatique, éclaire bien les caractères originaux de la période communiste en Bulgarie. Son auteur, un jeune historien (http://ghislain.garlatti.pagesperso-orange.fr/) passionné par ce pays a créé un site

(http://bulgariehistoire.free.fr) consacré à l’histoire immédiate de la Bulgarie, et où sera mis en vente, sous peu, l’ensemble de ses recherches.

Signalons, aussi, même si la publication date de l’automne 2008, le numéro spécial de la revue Hommes et Migrations (éditée par la Cité nationale de l’histoire de l’immigration) consacré aux Minorités et migrations en Bulgarie, avec dix articles dont un sur les Pomaks (ou Bulgares musulmans) ; l’ensemble étant disponible sur le site de la revue, en format PdF : http://www.hommes-et-migrations.fr/index.php?/numeros/minorites-et-migrations-en-bulgarie/5103-les-pomaks-ou-bulgares-musulmans

Persuadé de plus en plus que l’Histoire ne doit jamais dédaigner a-priori la fiction, car le romancier peut mieux rendre compte de certaines situations, notamment de l’indicible, je terminerai ce billet en conseillant deux romans sur la Bulgarie communiste : Mausolée de Rouja Lazarova, Flammarion, 2009 (le régime communiste, depuis son installation jusqu’à sa désagrégation, vécu par une femme traumatisée) ; et Le porc-épic (1993, Denoël) du romancier britannique Julian Barnes qui, avec beaucoup de force, fait revivre, sous les traits du dictateur Petkanov, la fin de l’aventure de Todor Jivkov.

Jean-François Soulet

(avril 2012)

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